Même si vous avez vécu dans une grotte au cours des dernières années, vous avez entendu parler des projets communs de Bimota et Kawasaki. Après les récentes TESI H2 et KB4 (RC), cette collaboration en arrive à son prochain projet : la Tera, une allroader/supertourer dotée d’une direction dans les moyeux et d’un… turbocompresseur !
Par où commencer ? Peut-être par l’élément le plus accrocheur de la Tera : la direction dans les moyeux, que nous avons pu tester sur la Tesi H2 l’année dernière. Une construction inhabituelle et aussi complexe qu’ingénieuse : le système sépare le freinage, la direction et l’amortissement, permettant à chaque fonction de faire son travail séparément, sans affecter l’autre. Chaque force agissant sur le train avant – suspension/amortissement, accélération/freinage, direction – a son propre chemin de charge direct. Sur la Tera, la direction a été modifiée par rapport à la Tesi H2, permettant un angle de braquage de 35°, soit 8° de plus que sur le modèle de prêt.
Le Tera reçoit donc davantage de débattement de suspension. Enfin, ce qu’on appelle ainsi : car avec 114 mm et 135 mm à l’avant et à l’arrière, on peut légitimement se poser des questions quant au résultat obtenu, du moins pour ce type de moto censé ne pas sacrifier le confort. Pour l’amortissement, Bimota a choisi Öhlins de série (TTX 36 à l’avant et à l’arrière), bien qu’un système semi-actif de Marzocchi soit également disponible pour ceux qui veulent plus de débattement (145/165mm). Et bien que le profil des pneus puisse suggérer le contraire, Bimota lui-même commercialise sa Tera comme une « supertourer », avec les roues moulées de 17″ qui semblent également plus orientées vers le tarmac.
Les parallèles esthétiques avec la gamme Kawasaki sont particulièrement frappants, avec la Versys 1000 sur le flanc, la ZX-10R sur le nez et la Z H2 au niveau du feu arrière. Une combinaison inhabituelle qui, selon nous, fonctionne. Sous le carénage accrocheur, on retrouve le moteur de 998 cc, 200 ch et 137 Nm de la H2, compresseur compris. Et pour garder cette bombe nucléaire sous contrôle, Bimota compte sur l’électronique fournie par… Kawasaki : de la fonction de gestion des virages Kawasaki (KCMF) à l’antipatinage réglable (KTRC), en passant par le régulateur de vitesse, le contrôle de départ Kawasaki (KLCM), l’ABS intelligent (KIBS) et le quickshifter haut/bas (KQS).
Puisque la brute doit s’arrêter à un moment ou à un autre, Bimota a équipé sa Tera de Brembo Stylema (2 disques de frein de 330 mm + 4 pistons montés radialement) à l’avant et d’un étrier simple piston avec un disque de frein de 220 mm à l’arrière. Avec un réservoir de 22 litres, la routière sportive annonce pouvoir parcourir au moins 400-450 kilomètres, mais compte tenu de son caractère, nous penchons plutôt pour une autonomie nettement moindre…
Le prix et la disponibilité ne sont pas encore connus. Nous ne manquerons pas de vous en parler dès que l’info sera arrivée à la rédaction !