Elles se font de plus en plus rares, les présentations de motos à la presse que nous, à Motojournal.be, on apprécie vraiment et pour lesquelles nous nous battons des mois à l’avance pour y participer. Et celle de la Kawasaki ZX-4RR 2024 était encerclée en rouge dans l’agenda de Jelle depuis l’annonce de sa sortie. Le retour d’une supersportive de 400 cm3, avec en plus un quatre cylindres en ligne, ça ne se ratte pas ! Entre deux séances d’essai, notre collègue le plus chanceux nous a appelé au téléphone, tandis qu’il retirait les bouchons d’oreille après avoir enlevé son casque.
Jelle Verstaen: « C’est l’euphémisme du jour. J’aimerais m’excuser, mais je ne le ferai pas .En effet, c’est incroyable. Une petite brise marine bienvenue sur un Circuito de Calafat chauffé à blanc, un cuir flambant neuf protégeant mes fesses et le rugissement de la petite Kawa le long du mur des stands. C’est de la folie. Avec cette petite bouilloire hurlante – quelle journée ! »
Verstaen: « Elle ne nous a pas du tout déçue. Etant donné les attentes élevées des journalistes présents et de votre serviteur. Le rapport poids/puissance (77 ch, 189 kg) et un empattement de seulement 1 380 mm fonctionne très bien sur ce circuit technique, le moteur est agréable et puissant. Sans parler du hurlement aigu du silencieux Akra (en option). Top. »
« Les étriers monoblocs à montage radial (après avoir désactivé l’ABS) se comportent également très bien sous une torture constante, le package standard est très complet pour une quatre-cents (contrôle de traction réglable, différents modes de conduite et de puissance, écran TFT avec connectivité, embrayage à glissement assisté, quickshifter de série avec autoblipper,…), et en termes d’apparence et de présence, elle n’a guère à rougir face à sa grande sœur ZX-10R. Les suspensions Showa sont réglables en précharge à l’avant et en compression et détente à l’arrière. Cette nouvelle venue est bien plus dynamique que sa cylindrée ne le laisse supposer… ».
Verstaen: « Oui, à plusieurs niveaux. A l’heure où tout le monde propose un bicylindre parallèle pour cette cylindrée, le choix d’un quatre cylindres plus complexe, plus lourd et plus cher n’est pas évident, mais c’est un choix qui fait rêver. Quatre pistons travaillant en ligne, un rupteur à 16 000 tours, des conduits d’admission droits, des arbres à cames bien profilés et des soupapes relativement grosses (22/19 mm) pour son calibre, un volant d’inertie léger pour des accélérations rapides et une boîte de vitesses à six rapports avec quickshifter pour compléter le tableau. Le résultat est un moteur très gourmand en tours, que nous, à Calafat, maintenons entre 12 000 et 16 000 tours – préférant un rapport inférieur et le risque de patiner arrivé au rupteur, plutôt que de passer trop vite le rapport supérieur et de perdre ensuite du terrain. Ce qui, bien sûr, s’est rapidement transformé en une bataille (amicale) entre les journalistes présents : lutte pour la sortie la plus rapide et glissades endiablées. Superbe ! »
Verstaen: « Oui, son meilleur atout est aussi son talon d’Achille : il faut vraiment monter à 8-10 000 tr/min avant de sentir la puissance arriver (la question reste donc de savoir comment elle se comportera dans le trafic urbain plus lent). En outre, la fourche est plutôt molle en termes d’amortissement avec une détende plus rapide (et ne peut être réglée qu’en termes de précharge du ressort), et les pneus que nous avions aujourd’hui ne se retrouveront certainement pas sur les exemplaires vendus en concession – nous ne pouvons donc pas en dire grand-chose ».
Verstaen: « Auparavant, il y a eu beaucoup de spéculations à ce sujet, car ce type de machine motorisée par un quatre cylindres en ligne est assez coûteuse en termes de production. Finalement le prix est fixé à 9.799 euros. Ce n’est pas rien – il faut être honnête – mais cela semble amplement justifié quand on voit ce que l’on obtient en retour. J’ai rarement eu autant de plaisir sur circuit – il est souvent plus agréable de rouler jusqu’à la limite de ses capacités que de rouler avec une moto à la moitié de ses limites à elle, si vous comprenez ce que je veux dire. À ce propos, il faut que je retourne sur la piste. Enfin, si je veux … » (rires)