Si cette technologie existe dans le secteur automobile depuis 1997, il aura fallu attendre bien plus longtemps pour que la première moto hybride voie le jour. Et aujourd’hui, Kawasaki présente la Ninja 7 Hybrid. Nous nous sommes rendus à Barcelone sous une météo capricieuse pour découvrir la première moto hybride et je n’ai jamais autant changé de mode de conduite que durant cet essai.

Motojournal.be: Avec une telle introduction, cela promet, Mais d’abord, dis-nous en un peu plus sur cette Ninja 7 Hybrid ?

Gijs Gilis: « Je pourrais probablement écrire un livre à ce sujet, mais je vais rester aussi concis que possible. La nouvelle Kawasaki ressemble clairement à une Ninja « normale ». Sous son habillage, vous trouvez un bicylindre vertical de 451 cm3, un moteur électrique de 9 kW et une batterie de 48 volts. L’ensemble développe 69 ch et 60 Nm. Cette Ninja semble un peu longue de l’arrière, et c’est normal. En raison de l’espace occupé par la batterie sous la selle du passager, la machine a dû être un peu allongée ».

Motojournal.be: Tout cela nous semble clair. Mais faut-il simplement mettre le contact et rouler ?

Gilis: « Non, il y a évidement quelques éléments à prendre en compte. Comme par exemple que la Ninja 7 Hybrid est équipée d’une boîte de vitesses (semi-)automatique à simple embrayage. Il n’y a donc pas de levier d’embrayage ni de sélecteur de vitesses. Les changements de rapport se font à l’aide des boutons du commodo gauche. Nous sommes déjà habitués à cette technique avec le système DCT chez Honda, mais ici la boîte de vitesses fonctionne avec un simple embrayage plutôt qu’un double ».

Motojournal.be: Donc comme avec le DCT, vous pouvez choisir entre un passage des vitesses manuel ou automatique ?

Gilis: « Pas tout à fait. En fait, il y a trois modes de conduite. En mode EV, vous êtes en mode entièrement électrique et les vitesses passent automatiquement. Vous avez bien lu, les rapports passent tout seuls pendant la conduite électrique. L’explication est purement technique, il s’agit d’un gain de poids avec ce système plus simple. En mode Eco, vous roulez en mode hybride, c’est-à-dire avec le moteur thermique et le moteur électrique. Ce dernier ne vous aide qu’au départ pour ensuite se mettre en veille. Et sur ce mode, vous pouvez choisir entre le passage automatique ou manuel des vitesses. Enfin, le mode Sport vous permet de rouler uniquement avec le moteur thermique, sauf si vous accélérez à plein régime. Dans ce cas, le moteur électrique entre également en action avec une augmentation de 2 kW. »

Motojournal.be: Laisse-moi deviner : le mode Sport est le plus amusant ?

Gilis: « C’est vrai. le mode EV n’est utilisable qu’en ville. Et la moto roule très bien et est évidement silencieuse. Par contre, il est difficile de s’habituer aux changements de vitesse. Avec le mode Eco, les rapports passent beaucoup trop rapidement en mode automatique, ce qui fait que l’on roule constamment à bas régime. Logique, car c’est le mode Eco, mais il est peu propice au plaisir de conduire. Le mode Sport donne le meilleur compromis et on peut (seulement) changer de vitesse soi-même. On s’y habitue très vite, d’ailleurs, avec les commandes au guidon. En outre, il y a aussi une commande E Boost, qui donne temporairement un coup de pouce de 9 kW. Idéal pour accélérer en sortie de virage et rattraper les mètres perdus lorsque vous foncez en groupe, dans la montagne. »

Motojournal.be: Cette moto semble prometteuse. Et combien coûte-t-elle ?

Gilis: « Le tarif exact n’est pas encore connus, mais elle devrait avoisiner 12 000 euros. L’audace de Kawasaki et son ingénierie sont à mettre en avant, mais nous sommes surtout curieux de voir si en Belgique, les motards sont prêts pour ce type de moto. Moyennant quelques ajustements logiciels, que nous expliquerons en détail dans l’essai complet, vous avez une machine qui fait ce que vous voulez. Il faut juste un certain temps pour s’habituer à tous les modes de conduite. Pour cette prise de contact d’une journée, il nous a déjà fallut un certain temps et beaucoup de concentration pour arriver à maitriser un temps soi peu cette nouvelle technologie … »