Une troisième couronne mondiale. Un sixième succès au Superbiker. N’en jetez plus, la coupe est pleine : Marc-Reiner Schmidt est le nouveau roi incontesté et incontestable de Mettet. Nous l’avons interviewé après son double exploit dominical en terres belges.
Propos recueillis par Laurent Cortvrindt – Photos Circuit Jules Tacheny
En mettant le circuit de Mettet sur la carte du championnat du monde FIM Supermoto S1GP, l’équipe de Freddy Tacheny ne s’attendait sans doute pas à un tel dénouement. En effet, trois pilotes pouvaient encore être titrés en fonction des résultats à obtenir sur les deux manches disputées à Mettet. Malheureusement, une chute à l’entrainement éliminait le Français Thomas Chareyre, si bien que le titre devait se disputer entre l’Allemand Marc-Reiner Schmidt et Lukas Höllbacher l’Autrichien, seulement 3 points derrière son rival au général.
Néanmoins, de suspense, il n’y en eut guère à Mettet tant Marc-Reiner Schmidt, double champion du monde en titre de la discipline, allait écœurer la concurrence de son talent et de sa pointe de vitesse. Victoire en Race One. Victoire en Fast Race. Et victoire en Superfinal. Trois fois devant un Höllbacher médusé et passablement déçu sur le podium. Un véritable triomphe pour l’Allemand, 12 points de mieux au classement du GP et un titre finalement dans la poche avec 429 points contre 414. Sa troisième couronne de suite dans la catégorie reine Supermoto.
Et le plus fort dans tout ça, c’est qu’à peine deux heures après avoir décroché le sacre mondial, Marc-Reiner Schmidt repartait – avec succès – en mission. À savoir effacer des tablettes Stéphane Chambon – le chouchou de Mettet – et ses 5 victoires au Superbiker. Auteur d’une excellente sortie de grille, Markus Class, un autre Allemand déjà 4 fois troisième au Superbiker, s’est offert quelques minutes de gloire devant le public de Mettet, menant le début de course devant Schmidt. Le n°1 mondial est ensuite parvenu à trouver l’ouverture, avant qu’Höllbacher ne lui emboîte le pas en profitant d’une chute de Class. Mais devant, Schmidt était tout simplement sur un autre rythme, et personne n’a été en mesure de rivaliser. 2015, 2018, 2019, 2021, 2022 et 2023 : Schmidt remporte son sixième Superbiker et, plus que jamais, règne en grand maître sur sa discipline.
Lors du Superbiker, le meilleur pilote belge fut Romain Kaivers, douzième. Ce résultat lui permet de recevoir le Trophée Georges Jobé, qui récompense le meilleur représentant de la Belgique. Pour les jeunes qui, demain, écriront les pages de l’histoire du Superbiker, la lutte pour la couronne du Junior Superbiker s’est jouée entre les jeunes belges Tom Rolin et Valentin Durand, qui s’impose finalement au classement général. L’épreuve des Quads a, quant à elle, été entièrement dominée par des pilotes belges. Jeremy Mikels a remporté avec autorité les deux courses du week-end. Maxime Lombet (3e/2e) et Brendan Dolo (5e/3e) complètent le podium général. Chez les Seniors, l’Italien Marco Longhin s’impose devant le Britannique Richard Sharp. Tandis que la légende du Superbiker, le Belge Fred Fiorentino, a fait le spectacle devant les siens pour terminer troisième.
C’est évidemment un Marc-Reiner Schmidt rayonnant que nous avons retrouvé après son sixième sacre au Superbiker. Toujours accessible, le pilote allemand a répondu à nos questions.
Oui, je suis le roi de Mettet ! J’ai gagné mon sixième Superbiker. Et en plus, au cours du week-end, j’ai remporté le Championnat ainsi que toutes mes courses ! C’est le week-end parfait pour moi. Vraiment, cela n’aurait pas pu se passer mieux que cela ! Je suis très content pour mon équipe, pour mes sponsors et pour mes fans.
Absolument pas. C’est un plaisir renouvelé chaque année. Je reviens toujours avec joie ici. Rouler devant ce public, c’est un sentiment exceptionnel. J’ai profité de chaque seconde en piste. Je suis déjà impatient de participer à l’édition 2024 !
Oui, absolument. Parce qu’avec cette ambiance, tu ne peux qu’apprécier le fait d’être sur une moto et te battre pour un titre. C’était génial.
Non, pas vraiment. Je me suis d’abord concentré exclusivement sur la couronne mondial en S1GP. Le Superbiker, c’était la cerise sur le gâteau. Bien entendu, une fois le titre en poche, je me suis concentré sur la course du Superbiker. Je me suis senti en pleine possession de mes moyens, tout au long du week-end. Je ne sais pas quoi dire… J’adore Mettet, c’est en quelque sorte ma course à domicile ! Je me sens ici comme à la maison ! L’organisation est au top. L’équipe sait ce dont nous avons besoin. Tout est bien préparé et l’événement se passe avec une grande fluidité. Si toutes les courses pouvaient se dérouler dans les mêmes conditions, ce serait fantastique. Le Superbiker de Mettet est vraiment l’événement mondial en Supermoto. Je savais que Stéphane Chambon était le pilote le plus titré ici. Gagner six fois constituait réellement un objectif. C’est vraiment quelque chose de particulier pour moi de voir mon nom figurer une sixième fois au palmarès de cette course que j’aime tant.
J’aime beaucoup. L’asphalte est vraiment très rapide, c’est assurément l’un de mes circuits préférés.
Je pense que c’est parce que je parviens à sentir quand enfoncer le clou et prendre ce petit risque supplémentaire. Parfois je pousse très fort. Et à d’autres moments, quand je sens que toutes les pièces ne sont pas en place, je joue la carte de la sécurité pour engranger de précieux points. Je pense que c’est grâce à cela que j’ai pu décrocher ces trois couronnes mondiales.
Bien entendu. Il n’est pas question de partir à la pension. J’ai encore deux ans de contrat avec l’usine TM. Je peux donc viser 5 titres de champion du monde. J’aime rouler. J’apprécie mon équipe. Donc je continue.