avatar Pascal MoutonPascal Mouton    15 Nov 2023, 8:05    0   

Un monocylindre moderne, plus de puissance, une électronique intelligente : avec la Royal Enfield Himalayan 452, les Indiens ont réinventé leur moto phare et transformé la brave Himalayan en une moto vraiment cool.

Texte: Ralf Bielefeldt

Sur le toit du monde, le temps s’écoule différemment en moto. La vitesse ne joue aucun rôle. L’objectif est d’arriver, quoi qu’il arrive. Une route parsemée d’énormes nids-de-poule ? De profonds précipices sans glissières de sécurité ? Aucune route n’est visible ? Dans l’Himalaya, tout est « normal ». Tout comme les dangereuses manœuvres de dépassement dans les virages ou les changements de voie totalement aléatoires de la part des véhicules venant en sens inverse. Aucune raison de perdre son sang-froid. Rouler, toujours rouler. La montagne n’en a cure de toute façon.

Nous sommes à Manali, dans le district de Kullu, dans l’Himachal Pradesh. Située à une altitude d’environ 2 000 mètres, cette ville colorée – durement touchée par les inondations cette année en raison de la mousson – est un site touristique populaire de l’Himalaya et le point de départ de la route nationale 3, stratégiquement importante, qui mène au Ladakh. La route Manali Leh est plus ou moins la voie d’accès au légendaire col du Karakorum, le plus haut col praticable au monde. À 5 575 mètres d’altitude, il se découpe dans les nuages et vole presque la vedette aux huit mille environnants.

Le fleuron

Heureusement, nous ne monterons pas aussi haut pour l’essai de la nouvelle Himalayan. Au-dessus de 5 000 mètres en octobre, les températures descendent déjà bien en dessous de zéro degré. Dans notre « vallée », l’après-midi le soleil fait monter la température à 26 degrés ou plus avec un ciel d’un bleu irréel. « Bienvenue dans la patrie de l’Himalayan », nous dit Siddharta Lal, le charismatique patron de Royal Enfield. « Ici, elle est testée, ici c’est sa maison ». Tout comme Sid, comme tout le monde l’appelle ici. Non loin de notre lieu de présentation, ses parents tiennent un centre de villégiature. Et Sid aime cette région. Et il aime cette moto, cela se voit et se devine.

« La nouvelle Himalayan est le fleuron de Royal Enfield », déclare avec enthousiasme le quinquagénaire. Toute notre passion pour la moto s’y retrouve, toutes nos connaissances, ainsi que de nombreux kilomètres d’essais. La plupart d’entre eux ont été couverts ici. Le résultat est impressionnant sur tous les plans – visuel et technique : nouveau moteur monocylindre refroidi par eau, boîte de vitesses à six rapports, éclairage full LED, deux modes de conduite avec et sans ABS, navigation complète avec assistance Google (Tripper Dash) et performances nettement améliorées. Royal Enfield met le paquet avec la nouvelle Himalayan.

Plus puissante

La puissance de la Royal Enfield Himalayan 452 passe de 24 ch à 6 500 tr/min à 40 ch à 8 000 tr/min. Le couple maximal passe de 32 Nm à 4 250 tr/min à 40 Nm à 5 500 tr/min. 90 % de ce couple est déjà disponible à 3 000 tr/min. La nouvelle Himalayan semble nettement plus vive, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Ce tout nouveau monocylindre a une cylindrée de 452 cm3 et est refroidi par eau. L’embrayage est souple et se fait oublier en conduite lente en tout-terrain : les rapports passent bien et en douceur même sans utiliser l’embrayage.

Pour ne rien gâcher, il pèse 10 kg de moins que le moteur de la génération précédente, qui devait se contenter d’un refroidissement par air et de cinq rapports. En termes de vitesse de pointe et d’accélération, la première génération jouait également dans une toute autre catégorie : lente comme un escargot, l’ancienne Himalayan avait du mal à passer les 125 km/h. La nouvelle version passe facilement les 150 km/h.

Sur les routes en mauvais état que nous avons empruntées à travers l’Himalaya durant cet essai, rouler à plus de 95 km/h n’est pas réaliste. Mais jusqu’à cette vitesse, le nouveau monocylindre se comporte déjà très bien. Sur les trois premiers rapports, il se comporte docilement. Sur certains tronçons du parcours tout-terrain, on se demande parfois si l’on est déjà en troisième ou encore sur le deuxième rapport. Courageusement, la Royal Enfield Himalayan 452 franchit les passages rocailleux à basse vitesse. Lorsque l’on ouvre les gaz sur des tronçons moins chaotiques, elle prend de l’élan et la sonorité s’amplifie agréablement. Bien sûr, ses 40 ch ne vous tirent pas vraiment en arrière, mais il faut préciser que la puissance est affectée par l’altitude de l’Himalaya. Les ingénieurs maison estiment qu’environ 15 % de la puissance est perdue à une altitude de 3 000 mètres. Mais malgré cela, l’Himalayan accélère plutôt bien.

Modes de conduite

Grâce au système ride-by-wire, cette globe-trotteuse dispose pour la première fois de deux modes de conduite (Performance et Eco), tous deux utilisables au choix avec ou sans l’ABS-enduro, c’est-à-dire avec ou sans blocage de la roue arrière lorsque la pédales de frein est actionnée. Un frein à disque de 320 mm à l’avant et de 270 mm à l’arrière assurent une décélération fiable. Royal Enfield conserve les mêmes tailles de roues : 21 pouces à l’avant et 17 pouces à l’arrière. En Inde, la nouvelle Royal Enfield Himalayan 452 est équipée d’origine de pneus Ceat appelés « Gripp ». Reste à savoir si ces pneus équiperont également la version disponible en Europe.

Les capacités tout-terrain de l’Himalayan sont légendaires. Même la moto actuelle (199 kg TPF) roule pratiquement partout. « Construite pour toutes les routes. Construite pour aucune route », telle est la devise de Royal Enfield pour la nouvelle Himalayan. La suspension avant est assurée par une fourche inversée à cartouche de 43 mm, tandis qu’à l’arrière, un amortisseur central à précharge réglable est monté sur un bras oscillant en aluminium. Ces deux composants sont fournis par Showa. Le réservoir de carburant a désormais une capacité de 17 litres (contre 15,5 l auparavant). Il est étonnamment large par rapport aux standards de l’Himalayan, alors qu’au niveau de la transition avec la selle, il reste toujours aussi étroit et agréable. Cela favorise la maniabilité, surtout en conduite debout, et il est facile de changer de direction en appuyant avec les genoux.

Premium pour un prix modique

Premium pour pas cher – avec cette politique de prix alléchant, Royal Enfield vise à conquérir le segment des motos d’aventure de petite cylindrée. « Nous voulons offrir aux personnes qui souhaitent rouler en terrains accidentés ou faire le tour du monde une moto abordable et de grande qualité », explique Sid. Royal Enfield parle de « démocratisation de la moto d’aventure ». D’une manière ou d’une autre, cette nouvelle génération de moto légère longue distance possède toutes les caractéristiques nécessaires pour faire baisser considérablement les prix dans ce segment. Il en va de même pour la consommation de carburant : Royal Enfield annonce une consommation modeste de 3,67 l/100 km. Cela permet de parcourir environ 460 kilomètres sans ravitaillement. Ce qui permet de maintenir les coûts à un niveau bas. Les intervalles d’entretien y contribuent également : le premier entretien a lieu après 500 km, puis tous les 12 mois.



ADN

« L’objectif principal était de préserver l’ADN de l’Himalayan », explique Sid Lal. D’une part, il fait référence à la nature accessible et évidente de la moto avec son monocylindre; quiconque a déjà pris place sur une moto ne rencontrera aucun problème avec l’Himalayan simple et maniable, que ce soit au niveau de la conduite ou de la manipulation. D’autre part, il s’agit évidemment du design. Les deux aspects sont bien réussis. Partie centrale élancée, phare rond, protège-réservoir avec porte-bagages – Royal Enfield a transposé avec goût ses caractéristiques typiques dans l’ère moderne.

Conclusion

La nouvelle Royal Enfield Himalayan 452 est une évolution intéressante par rapport au modèle précédent. Avec un moteur plus moderne, plus de puissance et une électronique intelligente, cette moto d’aventure abordable est parfaite pour la conduite tout-terrain dans des régions accidentées comme l’Himalaya. La nouvelle Himalayan offre de meilleures performances, notamment un moteur plus puissant, un refroidissement liquide et six vitesses. Elle est également doté de fonctions pratiques telles que la navigation compatible avec Google et deux modes de conduite, tous deux utilisables avec ou sans ABS. Avec sa construction robuste et sa polyvalence, la nouvelle Himalayan est prête à redéfinir le marché des motos d’aventure. Il ne reste plus qu’à attendre le prix…

Photos: Royal Enfield



MOTEUR
Typemonocylindre à refroidissement liquide, 4 soupapes, DACT
Cylindrée452 cc
Alésage x course84 mm x 81,5 mm
Taux de compression11,5:1
Embrayagemultidisque en bain d’huile, assisté
Boîte de vitesseà 6 rapports
Transmission finalepar chaîne
PRESTATIONS
Puissance maximum40 ch (29,4 kW) @ 8.000 tr/min
Couple maximum40 Nm @ 5.500 tpm
ELECTRONIQUE
Moteurdeux modes de conduite
Partie-cycleabs-endure
PARTIE-CYCLE
Cadredouble longerons en acier
Suspension avantfourche inversée Showa de 43 mm
Réglageprécharge du ressort
Suspension arrièremonoshock
Réglageprécharge du ressort
Débattement av/ar200/200 mm
Frein avant1 disque de 320 mm, étrier 2 pistons à fixation axiale
Frein arrière1 disque de 270 mm, étrier 1 piston
Pneumatique av/ar90/90-21 / 140/80-17

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