C’est avec curiosité que je me suis rendu dernièrement en plein cœur du Vexin à l’ouest de Paris pour découvrir la nouvelle gamme des quads Outlander du constructeur canadien Can-Am.
Pour certains, Can-Am est associé au véhicule à trois roues Spyder. Mais c’est un peu restrictif, car cette marque fait partie du groupe BRP (Bombardier Recreational Products) qui développe et commercialise des produits dans le domaine des sports motorisés comme de l’industrie marine. Vous avez peut-être déjà entendu parler des motoneiges Ski-Doo et Lynx ou des motomarines Sea-Doo, sans oublier le motoriste Rotax. Et bien toutes ces marques comme Can-Am évoluent sous pavillon BRP. On ne peut d’ailleurs s’y tromper car les quads que je découvre au Domaine de Forest Hill à Montalet-le-Bois, arborent fièrement sur leur calandre le sigle BRP.
A l’origine, la société BRP se nommait « L’Auto-Neige Bombardier Limitée ». Elle était le fruit d’un précurseur, Joseph-Armand Bombardier, un québécois qui avait mis au point et breveté dès 1937, le premier véhicule à moteur pouvant voyager sur la neige. Mais je ne suis pas ici pour vous faire un cours d’histoire, ni pour vous parler de ma première rencontre avec un véhicule Can-Am Bombardier. Certains vieux schnock comme moi, qui ont connu le service militaire, se rappellerons peut-être de la moto Can-Am Bombardier 250 utilisée dans les années 80 par l’armée belge. Tout cela pour vous dire que Can-Am a une sérieuse expérience dans le domaine et que son premier véhicule tout-terrain date de 1998.
Et en 2004, les quads mid-size Outlander 330/400 voyaient le jour. Suivie quelques années plus tard par une deuxième génération dénommée G2L avec les 450 et 570. Aujourd’hui, nous avons droit à une troisième mouture avec la série G3L et les Outlander 500 et 700. Notez qu’en parallèle, Can-Am propose toujours des versions utilitaires avec les Outlander PRO HD5/HD7. Mais nous nous focaliserons plutôt sur les modèles récréatifs précités pour ce test. Pour cette troisième génération, Can-Am n’y est pas allé de main morte. L’Outlander a été complètement redessiné en profitant au passage de nombreuses améliorations techniques. Pour cette présentation dynamique, le staff Can-Am a eu la bonne idée d’amener quelques anciennes versions. Histoire de comparer et surtout de mesurer les bénéfices apportés à l’Outlander G3L.
Ce sont 120 ha de bois et de zones de franchissement qui s’offre à nous pour une randonnée de deux heures. Je débute avec l’ancienne version G2L, histoire de me mettre en forme et de prendre des points de repère. C’est un modèle MAX (pour biplace) DPS 570 motorisé par un V-twin Rotax 570 cm3 de 48 ch. Les premiers mètres se font avec prudence. Il faut me réhabituer à la commande des gaz par gâchette et au gabarit du quad.
Il faut me réhabituer à la commande des gaz par gâchette.
Son empattement est de 1 499 mm avec une garde au sol de 267 mm. Dès la première ornière, mes réflexes de motard reprennent le dessus et me voilà parti dans quelques contre-braquages qui vont me faire zigzaguer sur quelques mètres. Le temps de comprendre ce qui se passe, je reprends mes esprits. Un guidon reste un guidon, mais sur un quad il faut le tourner vers la gauche pour tourner à gauche et pas l’inverse (comme sur une moto).
Au fur et à mesure que nous évoluons dans ce magnifique complexe dédié aux 4×4, je constate avec joie qu’en quad, on passe pratiquement partout. Bien entendu au préalable, il faut sélectionner les rapports courts – position H au sélecteur à main – et passer en 4 roues motrices. Et dans cette configuration, c’est un jeu d’enfant d’aborder les bourbiers et autres franchissements délicats sur un filet de gaz. Le quad passe en douceur et en souplesse. Ce qui permet avec la bonne protection offerte par la carrosserie de ne pratiquement pas se faire asperger par la boue environnante.
Le temps d’un arrêt, nous changeons de véhicule, et je prends possession d’un Outlander PRO T. C’est une version utilitaire monoplace homologuée route et propulsée par le nouveau monocylindre Rotax de 650 cm3 qui développe 40 ch. Au niveau de l’ergonomie, les différences se font immédiatement sentir. La selle est plus moelleuse et plus étroite au niveau des genoux et les marchepieds sont plus grands. Je ressens également moins de chaleur provenant du moteur au niveau de l’entrejambe. Sur cette nouvelle version, il n’y a plus de panneaux ajourés placés de part et d’autre des carters moteur. Ils font place à des panneaux pleins qu’il suffit de déclipser pour accéder au moteur. Avec un empattement de 1 345 mm et une garde au sol de 330 mm, l’Outlander se joue de toutes les embuches. La nouvelle suspension indépendante à double bras triangulés aux quatre roues (débattements av/ar de 248/260 mm) fait merveille et apporte un supplément de confort indéniable.
Question motorisation, le mono Rotax est d’une souplesse à toute épreuve. Si sur la précédente génération, l’Outlander était propulsé au choix par un monocylindre 450 cm3 de 38 ch ou un V-twin 570 cm3 de 48 ch, Can-Am a cette fois opté pour un seul moteur. Un monocylindre de 650 cm3 qui développe suivant les versions, 40 ou 50 ch. La différence se faisant au niveau du profil des cames et de la cartographie. La caractéristique principale de ce nouveau moteur est que le cylindre est incliné vers l’arrière. Ce qui permet de raccourcir la ligne d’échappement avec une sortie directe sur l’arrière, de plus, le conduit d’admission est relevée. C’est plus direct pour l’entrée d’air qui est placée au point le plus haut du quad, juste devant le tableau de bord. Idem pour le refroidissement du variateur à courroie. En parlant de celui-ci, il a été complètement revu au niveau des poulies afin d’apporter une réponse plus rapide à l’accélération tout en offrant une meilleure résistance à l’usure.
Il est temps à présent de changer une dernière fois de machine, et me voici au guidon d’un MAX DPS 700 T. Avec son moteur de 50 ch pour un couple de 55,5 Nm, cette version biplace reste très dynamique. L’empattement allongé à 1 535 mm apporte encore plus de stabilité. Et les franchissements se font avec une évidente facilité. L’affichage numérique du tableau de bord de 4,5 pouces est toujours aussi lisible. Devant celui-ci, une boîte à gants de 4 litres permet de ranger facilement un smartphone ou d’autres petites choses. Une alimentation électrique est même disponible (en option). En parlant d’option, mon exemplaire d’essai est équipé du frein moteur iEB. En descente, c’est une merveille. Il suffit de sélectionner via l’interrupteur du commodo l’un des trois niveaux d’intervention et le tour est joué. A conseiller sans hésitation.
Les rangements ne sont pas oubliés. Le porte-bagages arrière peut supporter une charge maximum de 110 kg. Pour l’avant, il est possible de monter jusqu’à 55 kg. Ces deux espaces sont pourvus du système de fixation maison LinQ qui permet d’intégrer toutes sortes d’accessoires comme des coffres étanches également appelés boîtes cargo. Il est à noter que Can-Am a réussi à homologuer un bidon à essence de 14 litres. Celui-ci peut prendre place dans un coffre à l’avant. À l’arrière, où se trouvent l’échappement et la proximité du moteur, c’est interdit. On peut encore équiper le quad de poignées chauffantes, de protège-mains, d’un pare-brise ou encore d’un support aimanté pour smartphone. Au final, plus de 75 accessoires sont prévus au catalogue.
Avec cette troisième génération de quad Outlander, le canadien Can-Am propose un véhicule de grande qualité assez polyvalent. La nouvelle motorisation ne déçoit pas. Comme les intervalles d’entretien portés à 3 000 kilomètres. L’Outlander est plus facile à utiliser tout en étant plus confortable et puissant. La concurrence a de quoi s’inquiéter.
Photos : Kico Moncada
MOTEUR
Type: Monocylindre 4T Rotax à refroidissement liquide
Cylindrée: 650 cm3
Transmission: Embrayage primaire CTV L / H / N / R / P
Groupe motopropulseur: Sélection 2RM / 4RM Visco-Lok, ABS et BTC
Direction assistée: Direction assistée dynamique (DPS) triple mode
PRESTATIONS
Puissance maximum: 500: 40 ch (30 kW), 700: 50 ch (37 kW)
Couple maximum: 500: 50 Nm, 700: 55,5 Nm
PARTIE-CYCLE
Cadre: en tube d’acier
Suspension avant: Double bras triangulaire avec amortisseur
Réglage: Précontrainte du ressort
Suspension arrière: Double bras triangulaire avec amortisseur
Réglage: Précontrainte du ressort
Débattement av/ar: 248/260 mm
Frein avant: Deux disques de 214 mm avec étriers hydrauliques à double piston
Frein arrière: Deux disques de 214 mm avec étriers hydrauliques à double piston
Pneumatiques av/ar: 25 x 8/10 x 12”/ 25 x 8/10 x 12”
DIMENSIONS
Poids à sec: 348,2 kg (364,1 kg)
Réservoir de carburant : 19,5 litres
Empattement : 1.345 mm (1.535 mm)
Hauteur de selle : 967 mm (980 mm)
Garde au sol: 275 à 330 mm (suivant la version)
Capacité des supports av/ar: 54,4 kg/109 kg
Capacité de remorquage: 394 kg sans freins, 830 kg avec freins
PRIX
À partir de 11.099 € (11.999 €)